Comment Ricoh souhaite casser son image de fournisseur d'imprimantes et de copieurs

De spécialiste de l'impression, le groupe japonais devient un fournisseur de solutions intégrées. Sa cible ? Des entreprises clientes à la recherche d'un partenaire unique dans la mutation numérique.

En Belgique, quand on voit le nom "Ricoh" sur un logo ou une publicité, on pense immanquablement à une photocopieuse. C'est le fruit de campagne de pub du passé, très efficace, mais qui fatigue un peu le patron des activités belges et luxembourgeoises du groupe japonais, Eric Gryson. "Il est très difficile de se défaire de cette image, alors qu'au fil du temps, nous sommes passés d'un groupe spécialisé dans l'impression à celui d'un fournisseur de services intégrés qui fournit certes des imprimantes multifonctions, mais aussi les services de gestion, en ce compris, la maintenance technique, les machines, ordinateurs et serveurs, les logiciels et les outils de stockage dans le cloud."

Il est donc difficile de faire comprendre aux parties prenantes, commerciaux, techniciens et clients, que Ricoh est devenu un autre groupe, dont les représentants ont désormais le profil de consultants numériques et plus celui de vendeurs de machines et de consommables.

"Nous devions nous adapter à l'évolution du contexte dans lequel vivent les entreprises. Un contexte marqué par la complexité croissante des systèmes de gestion des documents, et par la mobilité des personnes. La mobilité, c'est le point de départ de la numérisation. Si les collaborateurs étaient, comme avant, restés au bureau, chaque jour, ce besoin aurait été moins important : il est plus simple de prendre un dossier à consulter dans l'étagère où on l'a déposé la veille. C'est rapide et efficace. Mais quand on travaille à distance, en déplacement, il faut des documents numérisés, un accès distant, des outils de consultation et d'édition. C'est de là que vient l'appétit des entreprises pour la digitalisation."

Et pour Ricoh, il y a là l'opportunité de quitter un marché mature où les marges sont mises sous pression par une concurrence exacerbée. "Nous sommes leader ici avec 30% de parts de marché. Pour croître, comme le souhaitent les actionnaires et les dirigeants du groupe, nous devons sortir de notre métier traditionnel. Et nous le faisons. Il y a 3 ans, nous avons racheté une première entreprise informatique. Nous allons annoncer une nouvelle opération du même type dans quelques semaines, et, en théorie, un troisième rachat est prévu pour l'an prochain", assure Eric Gryson.

Pour aider l'entreprise à casser son image de fournisseur d'imprimantes et de copieurs, les nouvelles filiales de Ricoh Belux ne changent pas de nom. Il sera temps plus tard d'y songer, mais seulement lorsqu'une nouvelle génération de collaborateurs aura vu le jour, capable de penser l'offre intégrée, de parler à la fois gestion documentaire et informatique. "Cela prend plus de temps que je ne l'avais imaginé", explique encore Eric Gryson. "Mais cela peut s'expliquer par l'étendue de notre offre matérielle et dématérialisée. Regardez autour de vous ! Ici, on est dans une entreprise qui utilise tous les outils du moment, et cela en fait énormément. Cela va du PC aux imprimantes, tableaux numériques, systèmes de vidéoconférence, sans parler de l'infrastructure matérielle et numérique."

Cela étant, les quelque 720 collaborateurs de Ricoh Belux s'adaptent. "On les forme. Ils évoluent. Les gens qui viennent chez nous peuvent se préparer à un bel avenir professionnel. Parce que la croissance est au rendez-vous dans nos nouveaux métiers. L'IT progresse de 20% par an en termes de chiffre d'affaires. Et notre offre Cloud, Azur et Office 365, progresse pour sa part de...20% par mois ! La demande est explosive, même si on vient de très bas dans le secteur."